DOGVILLE — L’OS A MOELLE DE GRACE MARGARET MULLIGAN

À jouer dans les extrêmes, on distingue bien souvent deux équipes et grands partis pris : ceux qui optent pour la pilule rouge, ceux qui préfèrent la bleue, ceux qui veulent toujours plus, ceux qui se contenteraient de moins et de mieux. Dans le monde du cinéma, le subversif Lars Von Trier ne nous laisse pas le choix. Avec son molosse Dogville, il parvient à conjuguer l’explosion d’émotions gargantuesques à un décor minimaliste totalement décharné qui montre tout mais ne dit rien.

Dogville, une pauvre petite ville des Rocheuses n’a pas d’histoire, pas d’aventure, pas d’intérêt jusqu’à l’arrivée d’une inconnue en fuite. Grace cherche refuge dans cette communauté qui l’accueille non sans mal, sans rien connaitre d’elle sinon sa bonté, sans rien n’exiger d’autre que son dévouement le plus total.

Débarrassée de son humanité par les villageois, Grace, la belle étrangère amicale et docile est asservie et réduite à l’esclavage. Celle qui travaille comme un bœuf n’est plus qu’un chien à qui on dédiera toutefois un certain repas…

Un met parfait pour les gourmets et d’une simplicité implacable : l’os à moelle (pour cette nourriture cinématographique substantielle).

1 os à moelle
De la fleur de sel
Quelques tranches de pain

Commencez par préchauffer votre four à 230°C. Nettoyez votre os et placez-le dans un plat adapté à la cuisson au four.
Salez des deux côtés et enfournez 30min.
Grillez vos tranches de pain, sortez votre os, ajoutez un tour de poivre du moulin et servez.

La nature humaine serait être canine ? Prête à grogner et à mordre, se soumettant aux caresses des puissants avant de dévorer les plus faibles pour mieux assurer sa gamelle ?
Avec Dogville, Lars Von Trier ne nous propose pas une jolie promenade de 3h mais nous invite à réfléchir sur l’être social. Si la morale semble aussi illusoire que le décor, l’hypocrisie et l’arrogance paraissent animer cet enfer noir comme la scène.

La condition de l’homme n’excuse pas ses actes, qu’il soit pauvre villageois ou vile gangster, il ne recherche qu’un os à ronger : l’opportunité de dominer.

🔍 A (re)découvrir : La scène de l’arrogance, conversation entre Grace et son père (5min)
🍴Et avec ça, on va manger où ? Puisque la vie est à dévorer en take-away, on ira chez Schwartz’s Hot Dog choper de quoi grignoter – Paris 4ème 

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