LE CAS RICHARD JEWELL — LE STEAK SAUCE POIVRE DE RICHARD JEWELL

« We can be hero, just for one day ».
À ces paroles de David Bowie, Clint Eastwood pourrait bien ajouter quelques nuances avec son dernier film qui relate Le cas Richard Jewell : héros ordinaire d’un jour portée aux nues… avant d’être mis sur le grill !

Richard Jewell est un américain qui croit à l’ordre et à la justice et compte bien intégrer la police. Il est un homme simple et ambigu à qui on pourrait reprocher des positions parfois trop arrêtées mais à qui on n’enlèvera pas une grande bonté.
En 1996 il est agent de sécurité aux JO d’Atlanta. Soucieux de tenir son rôle et de protéger les individus, il sera le seul à s’inquiéter d’un colis suspect et à alerter d’une attaque terroriste, sauvant de nombreuses vies. Richard Jewell devient alors le héros de la nation. Il est l’homme à encenser avant de devenir l’homme à abattre…

Suspecté par le FBI ? Le journal local en mal de scoop en fait sa une renversant alors l’opinion publique ; la gloire est éphémère pour l’homme qui devient le premier suspect sur l’affaire. Le quotidien de Richard Jewell se transforme soudain en enfer.

Le « wanabee » devient un morceau de viande qui alimente les médias et les fédéraux qui le traquent comme une bête. Lui qui se rêvait en uniforme bleu est à point pour cuire sur le grill de l’Etat et des institutions. 

Pas de laurier pour Richard mais une sacrée dose d’épices avec un steak sauce poivre (pas si) irritant !

• La barbaque : 1 tournedos bien épais pour le volte face amour/haine adressé à Richard et quelques tours de moulin à poivre et de fleur de sel •
• La sauce : 15g de beurre, 15g de farine, 10cL de fond de veau, 15cL de crème liquide, 1 cuillère à café de vinaigre de vin, 2 cuillères à café de poivre noir •
• L’accompagnement : des carottes pour l’amabilité (si ce n’est naïveté) •

Préparez votre accompagnement en noyant les carottes coupées dans l’eau bouillante pendant 30 à 40min le temps de les cuire et de les attendrir. Avec force et répétition, réduisez-les en écrasé de légumes (un peu de beurre et de crème pour lier le tout, de l’assaisonnement et c’est tout).
Attaquez-vous à votre sauce au poivre en préparant un roux auquel vous ajouterez le fond de volaille pour la flicaille, et la crème, et le poivre. Mélangez pour vous assurez d’obtenir une sauce nappante et relevée.
Passez à la viande en assaisonnant chaque côté de la bête avant de la mettre au feu, sur une poêle bien chaude.
On la préfèrera saignante, encore tendre (mais blessée). Le morceau reste un dur à cuire 😉

Pour Le cas Richard Jewell, le cinéaste redistribue les rôles du Bon, de la Brute et du Truand avec un Richard Jewell innocent, des médias sacrément virulents et un gouvernement tout aussi méchant.
On reprochera quelques arrangements avec la réalité des faits, on s’inquiètera du traitement de la journaliste, on dira ce qu’on veut ! En optant pour une mise en scène simple et si bien maitrisée, Clint Eastwood fait la part belle à l’individualité de ses personnages et présente ainsi toute leur humanité.

🔍 A (re)découvrir : « Comment Clint Eastwood déconstruit la figure du héros dominant » par Emily Barnett pour Les Inrocks et « Clint Eastwood : ses 5 meilleurs films inspirés d’une histoire vraie » sur Allociné  
🍴Et avec ça, on va manger où ? On brûle pour The Beast, le barbecue américain – Paris 3ème 

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