A COMPLETE UNKNOWN — LE TOAST AU JAUNE D’ŒUF CONFIT DE BOB DYLAN

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour voir fleurir des biopics musicaux en 2025 ! Février, et nous voici déjà convié à la naissance d’un artiste, l’énigmatique Bob Dylan. Une guitare, une gavroche et un air paumé voir parfois mal aimable, c’est le début d’un carrière, celle d’Un parfait inconnu (A complete unknown comme il le chante).
De la folk aux prémices du rock, il est temps de rencontrer l’homme mystérieux qui se cache derrière quelques-unes des plus belles chansons jamais écrites, celui qu’on découvre à travers les yeux et la caméra de James Mangold.

Les biopics musicaux sont un genre qui ne cesse de débarquer sur nos grands écrans, sans pour autant tenter de se renouveler. Il manque souvent de rythme, de souffle et de lumière. Un comble pour le sujet ! Très lissé, presque trop faciles, on retrouve une sorte de page Wikipédia animée qui tente une parenthèse torturée pour légitimer une vie de bohème mais, au-delà du récit chronologique, on s’échappe rarement du format tradi planplan.

A Complete Unknown ne révolutionne pas le genre, mais il ose s’aventurer dans des angles encore peu explorés. En allant à la rencontre de Bob Dylan, il embrasse totalement l’icône en choisissant plutôt de le saisir dans un bref moment de vie – le début de sa carrière – et en s’évitant d’être trop attendri par l’homme lui-même. C’est un génie, certes, mais un petit con aussi !
C’est ainsi qu’on le découvre. Tout juste débarqué à New-York, prêts à griffonner du papier sous l’aile bienveillante de Pete Seeger. D’abord obéissant puis enfin prêt à oser élever la voix à travers ses textes, enfin lui.

A complete unknown n’est autre que Bob Dylan, un jeune artiste devenu l’élu (sauveur de la folk), terriblement brillant mais qui pourrait bien s’échapper vers d’autres genres, d’autres univers.
En hommage à l’icône, on imaginera une recette simple qui joue avec deux notes : du pain pour le saint et l’œuf confit pour l’artiste lumineux qui éclot… et finira par décamper.

James Mangold ne se risque pas à tenter de lever le voile sur la vie et le mystère de Bob Dylan. Il ne détruit ou n’érige aucun mythe, il dévoile un fragment de son histoire. A Complete Unknown n’est pas le premier film qui raconte Bobby (I’m not there de Todd Haynes reste une référence) mais il le fait à la façon folk, sans grandiloquence et avec émotions – et avec un Timothée Chalamet parfait dans son rôle !

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