
The Brutalist pourrait bien être le nouveau chef d’œuvre cinématographique de l’année si l’on en croit les critiques et les cérémonies qui l’ont déjà plusieurs fois sacré ! Mais le dernier film de Brady Corbet est-il une démonstration technique ou un long-métrage puissant qui suscite les plus grandes émotions ? N’en déplaise à certains, cette fresque de 30 ans qui se raconte en 3h30 de pellicule est un tour de force magistrale, un film d’une beauté et d’une rudesse absolues qu’il faut – nécessairement – découvrir sur grand écran.
Alors ? Partants ?
3h35, très précisément, cela peut sembler long. Interminable même ! Et pourtant, je dois bien avouer que The Brutalist ne m’a pas ennuyée un instant. Aucune longueur, aucun bâillement mais de l’émerveillement de mise en scène à chaque instant. Une mise en scène qui sert le propos bien plus qu’elle ne saurait servir un égo de réalisateur ! Il n’y a pas de superflu, il y a du sens et rien de plus.
3h35, c’est aussi 30 ans d’histoire à raconter et la trajectoire d’un homme à dérouler, celle de László Tóth.
Survivant des camps, l’énigmatique László Tóth est un architecte qui cherche à construire et à se reconstruire sur une terre d’espoir.
Le chemin vers son rêve américain sera pavé d’obstacles avant qu’enfin, il ne parvienne à écrire un nouveau chapitre en Pennsylvanie avec les siens. Mais loin de suivre une voie aussi rectiligne qu’il sait les dessiner sur ses croquis, László découvrira les revers du pouvoir et de la générosité déguisée.

The Brutalist, c’est un homme de talent dont la vision unique fait écho à son histoire et à ses combats. Un style puissant, direct, brutal.
En hommage à László Tóth, on cuisinera un met simple qui ne mise pas sur l’accessoire mais s’assure d’aller à l’essentiel ; pour le bâtisseur qui se met à nu, on choisira de travailler la matière, on s’intéressera à la substance, on aura les crocs pour un os à moelle.

L’os à moelle de László
Un os à moelle pour la substance
2 pommes de terre, du beurre, du paprika, sel et poivre pour l’écrasé – une base simple qui fait un clin d’œil aux origines hongroises et à la précarité du nouvel américain.
Brady Corbet a réussi à réaliser un film exceptionnel en embrassant totalement son sujet. Comme l’architecte, il ne fait pas dans l’esbrouffe – il n’en avait de toutes façons pas les moyens – il use de ruses et de malices pour donner corps à son personnage et à son histoire sur les désillusions du rêve américain.
The Brutalist est un film monumental aussi rude qu’éblouissant. Du grand cinéma.

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