ACCATTONE — LE MAQUEREAU GRILLÉ AU CHALUMEAU D’ACCATTONE

Pier Paolo Pasolini est sans doute d’un des plus grands réalisateurs italiens à ce jour, mais aussi l’un des plus radicaux. Sa filmographie est riche d’œuvres complexes et engagées dans lesquelles il dénonce les institutions et la sociétés. Si c’est son dernier film, Salo ou les 120 journées de Sodome, qui l’illustre le mieux, son premier plantait déjà le décor avec le parcours d’Accattone, un souteneur condamnée.
Retour sur les premiers pas du maestro avec son maquereau.

C’est dans les rues de Rome, dans un décor délabré presque abandonné qu’on fait la rencontre d’Accattone et de sa Maddalena. Loin du couple amoureux, le duo forme plutôt un tandem de boulot : elle prostitué, lui proxénète. Mais lorsqu’au fil des péripéties le mac’ perd sa poule, il ère et opère quelques changements d’itinéraire. Repentant auprès de son ex-femme et de son fils, finalement zoneur, jusqu’à la découverte de Stella, une jeune-femme pure et parfaite dont il tombe sous le charme.

Accattone, le maquereau, saura t-il s’inventer une nouvelle trajectoire ? Ou s’est-il condamné à une vie de vice qui le consume ?
Pas de mystère pour le destin alimentaire du souteneur italien : on cuisinera un maquereau bientôt brûlé au chalumeau.

On prête au premier film de Pier Paolo Pasolini de nombreuses références bibliques, comme si le cinéaste marxiste réincarnait le prophète en un proxénète en mal d’être. Qu’Accattone soit – ou non- un Jésus version romaine et moderne ou non, on décèle dans ce premier long les grands marqueurs du cinéma de Pasolini avec, au premier plan, une critique tranchante de la société italienne qui baigne dans la violence et la misère.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *