Le retour de la réalisatrice Nadine Labaki sur le devant de la scène cannoise en qualité de membre du jury et le souvenir de son film primé sur ce même festival de cinéma en 2018 m’a donné envie de revoir Capharnaüm, son long-métrage déchirant qui met en scène le parcours et la lutte d’un enfant de douze ans.
Loin d’être tendre, l’histoire du jeune-garçon se découvre avec les larmes aux yeux.
Le film démarre au tribunal, avec le procès d’un enfant attaquant ses parents en justice pour l’avoir mis au monde. Cette première scène, ces premiers regards donnent déjà le ton. Zain est un petit-garçon qui connait mieux la misère plutôt que l’amour, la galère plutôt que l’affection et n’a jamais eu d’autres choix que la débrouille, les larcins et les mensonges pour survivre.
C’est à partir de ce procès qu’on déroulera le fil de son histoire qui racontera comment il a tenté d’avancer, comment il s’est retrouvé en prison lui qui pourtant n’existe pas aux yeux de la loi, enfant jamais déclaré.
Par ce récit de jeune vie, la réalisatrice libanaise met en lumière la détresse des enfants des bidonvilles, ceux qui sont piétinés, oubliés et livrés à eux-mêmes. En parallèle, le film évoquera des sujets de société toujours d’actualité tels que la place de la femme au sein des foyers, l’immigration vers l’Europe ou encore la place des médias au Liban… poignant.
Zain est un petit garçon qui rêve d’une vie simple et sans désastre, pourtant, c’est un enfant qui ne connait que l’adversité et les embûches.
On oubliera les dérives et la détresse en imaginant un plat d’enfance… malgré tout parsemé de trous. Une montagne de crêpes (et de détermination) pour ce Capharnaüm étourdissant.
Les crêpes mille trous de Zain
220g de semoule de blé fin
100g de farine
1 sachet de sucre vanillé
1 sachet de levure chimique
1 sachet de levure de boulanger
1 pincée de sel
600ml d’eau
et pour le sirop : 30g de beurre, 3 belles cuillères à soupe de miel, un trait d’amande amère pour l’amertume de l’histoire et le jus d’un demi citron pour l’acidité de la vie
Une poignée de pistache pour apporter un peu de vert et d’espoir.
Commencez par activer votre levure boulangère avec un peau d’eau tiède, laissez reposer 10min. Dans un saladier, mélangez l’ensemble de vos ingrédients secs. Ajoutez l’eau et mélangez à nouveau. Vous pouvez passer la préparation au mixeur plongeant avant de laisser l’appareil reposer 20min.
Attaquez-vous au sirop en faisant fondre le beurre, le miel, l’amande amère et le jus de citron dans une casserole.
Passez à la cuisson des crêpes dans une poêle bien chaude : versez une louche de pâte et laissez les trous se former. Attention, les crêpes ne se cuisent que d’un côté, pas de pile ou face pour Zain.
Empilez vos crêpes tièdes et versez votre sirop avant d’y saupoudrez vos pistaches concassées.
Capharnaüm est un film saisissant qui raconte la misère du monde, la colère d’un enfant et l’injustice qu’il subit.
Loin d’un Slumdog millionnaire aux notes finales (légèrement) cheesy, le film de Nadine Labaki mérite un public averti, et équipés de mouchoirs.
🔍 À (re)découvrir : La remise du Prix du Jury à Capharnaüm, Cannes 2018 (7min)