On n’arrête plus Quentin Dupieux ! En moins d’un an, le voici qui présente (déjà) son troisième long-métrage. Après l’encensé et excellent Yannick, le déluré Daaaaaalí !, le réalisateur prolifique présente son nouveau film, Le Deuxième Acte, dans le plus bel écrin du cinéma qui soit : en ouverture de la 77ème édition du Festival de Cannes. Rien que ça.
Il n’y a plus de mystère, aller voir un Dupieux, c’est aller à la rencontre de l’absurde. À chaque séance, à chaque film, il est quasiment impossible de deviner quel sera le sujet, quelles seront les surprises. Et c’est sans doute ce qui nous amuse autant, nous les spectateurs curieux et impatients !
Dans son nouveau film, Le Deuxième Acte, le réalisateur ne déroge pas à la règle et nous embarque dans un film hommage et cynique adressé au cinéma, aux acteurs et aux maux de la société. Il se moque de tout avec tendresse, et n’hésite pas à pousser ses personnages dans leurs retranchements, jouant avec l’image que nous pouvons avoir des artistes qui sont en haut de (son) affiche, évoquant les dérives #metoo, la place de l’intelligence artificielle, la puissance de l’égo… grâce à des dialogues précis et percutants qui défilent aussi vite que les traveling – si la caméra est en mouvement, les sujets d’actualités eux, sont bien ancrés dans le présent.
C’est un film dans un film dans un film dans un film qui évoque tout à la fois et nous perd avec plaisir questionnant le réel, interrogeant la fiction.
Le Deuxième Acte met les acteurs en pièces avec une insolence joyeuse et un rythme tranchant. C’est varié, c’est étrange, c’est un mélange à la Dupieux dont on se régale !
Pour ses protagonistes enracinés dans l’actualité, on imaginera un carpaccio de légumes racines frais et coloré aux notes acidulées, taillés avec finesse 😉 Prêts ? Coupez !
Le carpaccio de légumes racines des acteurs rééls ou fictifs
1 radis noir pour l’amertume, 1 betterave rose, 1 betterave jaune, 1 radis mauve pour la palette des acteurs et 1 navet pour le film qu’ils tentent de tourner
Un peu de bleu d’Auvergne pour le débutant
Une poignée de raisins rouges pour le clin d’œil au figurant (et à son service maladroit)
Quelques noix torréfiées pour les cerveaux agités
Quelques feuilles de persil plat
Une petite poignée de popcorn salés pour l’hommage au cinéma
Une cuillère de moutarde ancienne, une lichée d’huile de noisette, le jus d’un demi citron jaune, le zeste d’un demi citron vert, sel et poivre pour la vinaigrette acidulée
Préparez votre vinaigrette en mélangeant l’ensemble des ingrédients indiqués et réservez.
Nettoyez vos légumes racines et détaillez-les à la mandoline.
Disposez-les sur une assiettes, ajoutez-y des morceaux de bleu, des notes de raisins, quelques éclats de noix et de popcorn. Parsemez de feuilles de persil et ajoutez votre vinaigrette.
Sel, poivre, c’est déjà prêt !
Une recette minute étrange et rapide comme un Dupieux avec des saveurs inédites et une multitude de couleurs, aussi vaste que les sujets évoqués et les émotions éveillées.
Que c’est drôle et étourdissant de se perdre dans Le Deuxième Acte de Quentin Dupieux ! En s’attaquant au 7ème art de pleine face, le réalisateur offre une légèreté au Festival de Cannes, un pied de nez bien pensé et délicieux qui n’est pas sans une touche de noirceur.
Du tragi-comique réussi et réjouissant !
🔍 À (re)découvrir : Extrait du film Le Deuxième Acte (1min) et entretien de Louis Garrel et Léa Seydoux à propos du film et de leurs rôles (10min)