LE SENS DE LA FÊTE — LE MILLE FEUILLE CROUSTILLANT SAUMON FRAMBOISE DE MAX ANGELI

Même si le quotidien semble bien morose d’un point de vue météorosociogéopoliticlimato, il serait de bon aloi de tenter d’aller chercher la joie… au cinéma ! Dans les salles sombres ou devant son écran de télévision, le septième art a toujours de quoi réchauffer, cajoler et réconforter.
Alors on oublie la grisaille et on file vers le rire, l’amour et la célébration avec un film signé du duo Toledano Nakache : Le Sens de la Fête.
Sortez la sono, le champagne tiède, les serviettes à faire tourner et la pièce montée… c’est le moment de festoyer !

Olivier Nakache et Éric Toledano se sont imposés au fil des années comme des réalisateurs incontournables de la comédie française. Leur cinéma explore les dynamiques de groupe, les frottements entre les caractères et cette manière bien à eux de capter l’énergie du collectif. Sans jamais verser dans le cynisme, leurs films mêlent humour et observation sociale.
Parmi leur filmographie, mes deux grands favoris ne sont autres que Nos jours heureux et Le Sens de la Fête. L’une se déroule dans une colonie de vacances, l’autre lors d’un mariage, mais toutes deux partagent le même fil conducteur : un lieu clos, une communauté éphémère, des personnalités qui s’entrechoquent et finissent par s’accorder. Dans ces deux récits choraux, Nakache et Toledano célèbrent l’esprit de communauté, avec ce mélange d’humour, de rythme et de bienveillance qui fait leur signature.

Le Sens de la Fête nous plonge dans les coulisses d’un mariage chic, organisé dans un château où tout doit être parfait… du moins en apparence. Entre le DJ plan B, le photographe pique assiette et les imprévus à la chaîne, la soirée vire peu à peu à la comédie humaine. Derrière les rires et les quiproquos, Nakache et Toledano signent un film sur le collectif, le travail invisible et la beauté du désordre organisé.

Au centre de ce tourbillon, Max (interprété par un Jean-Pierre Bacri à la fois bougon et profondément humain) incarne ce chef d’orchestre du quotidien, dépassé mais toujours debout. Professionnel jusqu’à l’obsession, il tente de maintenir le cap malgré le chaos ambiant, révélant sous son cynisme une réelle tendresse pour son équipe et un sens du devoir presque poétique. Un personnage à son image : râleur, fatigué, mais terriblement attachant.
Comme Max, on n’hésitera pas à sortir du feuilleté, mais version revisité : avec des feuilles blanches et croustillantes qui rappellent les serviettes prêtent à tournoyer et l’ambiance frémissante !

Le Sens de la Fête célèbre l’art de la comédie chorale avec une certaine élégance. Sous leurs airs de légèreté, Nakache et Toledano orchestrent un véritable ballet humain où chaque personnage trouve sa place, sa fragilité, sa drôlerie. Dans ce décor de mariage à la française, tout respire la vie : les maladresses, les coups de gueule, les instants suspendus. Jean-Pierre Bacri, impérial en chef d’orchestre grognon mais profondément tendre, entraîne avec lui une troupe d’acteurs d’une justesse éclatante. Entre fous rires et petites émotions, le film dégage une joie sincère, celle qui naît quand le chaos devient harmonie.

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