
À gentiment suivre les chemins tracés, on rêve parfois de tout envoyer valser et d’aller danser avec l’inconnu, peut-être même les interdits. Au revoir les conventions, bonjour la liberté, la vraie vie ! C’est ce que nous invite à penser Les Indomptés, ou presque.
Il est temps de faire un saut dans les années 50, à la rencontre d’une époque où tout semblait possible, mais où rien ne l’était vraiment. Bienvenue dans l’illusion sublime des États-Unis !
Si le nom de Daniel Minahan ne m’évoquait pas d’œuvres cinématiques particulières, c’est avant tout parce que l’homme s’est illustré du côté des séries télévisuelles (du côté de Game of Thrones et American Crime Story notamment). Bien que le temps d’un épisode dure parfois le temps d’un film, la trame narrative se déploie différemment dans les deux langages, et on pourrait s’effrayer d’un oubli ou d’un loupé en passant de l’un à l’autre. Mais il faut croire que le réalisateur aime le jeu du jonglage, tant il parvient à proposer, avec Les Indomptés, un long-métrage remarquable.
En plongeant dans l’adaptation du livre On Swift Horses de Shannon Pufahl, Daniel Minahan nous invite à rencontrer des personnages plus complexes et secrets qu’il n’y parait.
Un couple de jeune fiancés accueille le frère du garçon le temps d’une soirée. Tous les trois, ils rêvent et se promettent une vie nouvelle en Californie, libres et accomplis. Mais les secrets et les désirs dissimulés les entraineront dans un monde de paraitre et de non-dits ont le vernis scintillant pourrait bien finir par s’écailler.

Les Indomptés, se sont ceux qui s’apprêtent à prendre des risques, que ce soit avec les cartes, les paris sportifs ou leur vie. Ceux qui sont prêts à s’accomplir au delà des attentes qu’on leur impose. Mais aussi ceux qui, en attendant, ne se laissent d’autres choix que de s’inventer des mensonges et de raconter des salades…
Pour Muriel qui endosse le rôle de la douce et docile épouse, et dissimule ses désirs, ses envies et sa double vie, on s’attablera autour de la salade californienne.

La salade californienne de Muriel (2 portions)
On parie que vous allez l’adorer 😉
Une salade sucrine
Un filet de poulet et quelques tranches de bacon à faire griller
Un avocat et quelques amandes grillées et un fromage de chèvre bien fait pour les notes “made in California”
Quelques cœur d’artichaut pour l’amour
Deux œufs durs à émietter comme la liberté
Un demi pamplemousse pour l’amertume
Le zeste d’un citron pour l’acidité et l’amour du twist
Deux généreuses cuillères de sauce ranch
Quelques fleurs d’ail, pour la beauté éphémère
Après avoir fait cuire / griller votre poulet et votre bacon, plongé vos œufs dans l’eau bouillante pendant 10min, les avoir déshabillés de leur coquilles et réduits en miettes, il est déjà temps de composer votre salade.
Commencez par laver votre sucrine avant de la couper en tronçons. Il s’agira ensuite de l’enrober de la sauce ranche. Disposez dans vos assiettes, ajoutez vos morceaux de poulets et de bacon. Poursuivez avec vos dés d’avocats et vos suprêmes de pamplemousse. Déposez vos cœurs d’artichauts, quelques tranches de fromages de chèvre et parsemez d’amandes grillées. Ne reste plus qu’à zester votre citron, ajouter quelques fleurs d’ail, verser un peu d’huile d’olive et tout est bon.
Les Indomptés raconte cette soif de vivre et cet élan vers la liberté souvent réprimés pour le compte de la bien-pensance et du rang à tenir. Si le film de Daniel Minahan est doux et l’univers rétro presque aussi savoureux qu’un bonbon, il faudra pourtant se méfier des messages et des sentiments écorchés. L’illusion est belle, la salade (qu’on (se) raconte) l’est tout autant.

🔍À (re)découvrir : La rencontre entre Julius et Muriel à travers une partie de poker – extrait du film Les Indomptés (1m30)