LES INDOMPTÉS — LA SALADE CALIFORNIENNE DE MURIEL

À gentiment suivre les chemins tracés, on rêve parfois de tout envoyer valser et d’aller danser avec l’inconnu, peut-être même les interdits. Au revoir les conventions, bonjour la liberté, la vraie vie ! C’est ce que nous invite à penser Les Indomptés, ou presque.
Il est temps de faire un saut dans les années 50, à la rencontre d’une époque où tout semblait possible, mais où rien ne l’était vraiment. Bienvenue dans l’illusion sublime des États-Unis !

Si le nom de Daniel Minahan ne m’évoquait pas d’œuvres cinématiques particulières, c’est avant tout parce que l’homme s’est illustré du côté des séries télévisuelles (du côté de Game of Thrones et American Crime Story notamment). Bien que le temps d’un épisode dure parfois le temps d’un film, la trame narrative se déploie différemment dans les deux langages, et on pourrait s’effrayer d’un oubli ou d’un loupé en passant de l’un à l’autre. Mais il faut croire que le réalisateur aime le jeu du jonglage, tant il parvient à proposer, avec Les Indomptés, un long-métrage remarquable.

En plongeant dans l’adaptation du livre On Swift Horses de Shannon Pufahl, Daniel Minahan nous invite à rencontrer des personnages plus complexes et secrets qu’il n’y parait.
Un couple de jeune fiancés accueille le frère du garçon le temps d’une soirée. Tous les trois, ils rêvent et se promettent une vie nouvelle en Californie, libres et accomplis. Mais les secrets et les désirs dissimulés les entraineront dans un monde de paraitre et de non-dits ont le vernis scintillant pourrait bien finir par s’écailler.

Les Indomptés, se sont ceux qui s’apprêtent à prendre des risques, que ce soit avec les cartes, les paris sportifs ou leur vie. Ceux qui sont prêts à s’accomplir au delà des attentes qu’on leur impose. Mais aussi ceux qui, en attendant, ne se laissent d’autres choix que de s’inventer des mensonges et de raconter des salades…
Pour Muriel qui endosse le rôle de la douce et docile épouse, et dissimule ses désirs, ses envies et sa double vie, on s’attablera autour de la salade californienne.

Les Indomptés raconte cette soif de vivre et cet élan vers la liberté souvent réprimés pour le compte de la bien-pensance et du rang à tenir. Si le film de Daniel Minahan est doux et l’univers rétro presque aussi savoureux qu’un bonbon, il faudra pourtant se méfier des messages et des sentiments écorchés. L’illusion est belle, la salade (qu’on (se) raconte) l’est tout autant.

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