MARIA — L’OPÉRA AU MIEL DE MARIA CALLAS

Est-il bien sérieux de nous proposer – encore – un biopic musical en ce début d’année ?
Si ce dernier est imaginé par le réalisateur chilien Pablo Larraín, il faut avouer que c’est une bonne idée ! Loin de répéter des gimmicks bien connu du genre, le cinéaste nous offre une place de choix dans les coulisses de la vie d’un personnage d’exception ; après Jackie et Spencer, il s’intéresse au destin d’une troisième femme : Maria.
Bienvenue dans les pas et les tourments de la diva. Bienvenue chez La Callas.

Pablo Larraín est comme qui dirait “un habitué de l’exercice”. Après avoir réalisé le biopic sur Jackie Kennedy et offert par la même occasion son plus rôle à Natalie Portman, il est revenu sur le genre avec un second célèbre portrait féminin, celui de Diana Spencer. A nouveau, il a préféré se centrer sur une période donnée plutôt que de dérouler un biographie racontant l’ensemble d’une vie.
Pour Maria, pas d’exception. Mais pour cette cantatrice de renom, le réalisateur chilien ne s’attarde pas sur l’un de ses rôles ou sur quelques uns de ses plus grands accomplissements. Il la dévoile autrement, dans son intimité et dans ses inquiétudes, pendant ses derniers jours, avant que le rideau ne tombe.

C’est ainsi qu’on la découvre sans artifice et loin de la scène, mais à la recherche des personnages qu’elle à endossés, et du masque de La Callas – celui qu’elle cherche à retrouver, sans doute pour échapper à Maria et à ses tourments.
Car Maria est-elle Maria loin de l’opéra ? Existe t-elle encore si elle n’a plus de voix ? C’est au côté de ses domestiques qu’elle trouve son dernier public, c’est au micro imaginaire d’un journaliste ange de la mort qu’elle livre ses pensées parfois fantasques, parfois mélancoliques.
C’est une dernière confession, en silence et en chanson.

Maria ou La Callas ? Pablo Larraín nous offre à voir la femme derrière l’icône, avec sa fantaisie et ses douleurs.
Pour la diva qui avait perdu sa voix mais rêvait de retrouver celle qu’elle était sur scène, on imaginera un opéra revisité avec de savoureuses notes de miel.

Maria est un film follement émouvant, qui donne à voir les derniers combats intérieurs d’une femme qu’on connait davantage pour ce qu’elle représente que pour ce qu’elle est. En choisissant de se concentrer sur la fin de son histoire, Pablo Larraín ne décide pas pour autant de verser dans le mélo mais s’assure d’offrir à la diva un écrin de cinéma délicat.
Tout simplement brillant.

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