Profitons de cette lecture pour aborder ensemble les sujets géopolitiques de l’actualité et faire un zoom sur le conflit israëlo-palestinien… ou choisissons de bifurquer en direction du cinéma avec une approche tragi-comique du sujet : focus sur les conflits scénaristiques d’un soap-opéra populaire, avec le film détonnant de Sameh Zoabi qui met tout le monde d’accord et Tel Aviv on Fire !

Transposer le conflit en question dans un feuilleton télévisé pour appuyer le grotesque de la situation ? Faire de l’écrit l’arme d’un homme pour tenter de protéger sa liberté et retourner la situation encore comme les rebondissements successifs sur petit écran ? Ça relève du génie ! Au moins.

Selim, palestinien auto-proclamé scénariste de Tel Aviv on Fire pour plaire au commandant Assi lui-même officier israélien du checkpoint que le nouvel auteur traverse deux fois par jour, est bientôt pris à son propre piège. Lui qui pensait profiter de sa pseudo célébrité devient marionnette d’un militaire qui s’invente artiste et espère bien diffuser ses convictions dans le monde (de la télévision).
Les deux hommes échangent – sans débattre – à coups de querelles, de théories sur l’amour et le devoir, de pots-de-vin de houmous et de scènes arrangées.

Si tout semble doux comme du houmous, la toile de fond est plus épicée et complexe. Avec cette œuvre unique, le réalisateur interroge sur de nombreux sujets et pose une question universelle : sommes-nous encore libres lorsqu’on tient le crayon sans décider des mots qui seront bientôt couchés ?

Le houmous salvateur
100g de pois chiche cuisinés et égouttés
1 cuillère à soupe de tahini (purée de sésame)
1 gousse d’ail à faire lentement confit
Le jus d’un petit citron
1 petite tomate séchée – fruit de l’amour
1 rasade d’huile d’olive
Quelques feuilles de persil plat

Dans un bol mixeur, versez tous les ingrédient et patientez longuement que le mélange se réduise en purée sans trop y travailler. Laissez faire, jetez un œil de temps à autre sans prendre véritablement la peine d’intervenir.
Ne restera plus qu’à servir après avoir de nouveau arrosé d’huile d’olive, de citron et de persil.

Chiche de faire du grand sujet une trame comique ? A en croire la Mostra de Venise et la salve de cœurs distribuée post séance, la réponse ne fera aucun mystère : ce film est une bombe.

A (re)découvrir : « Sameh Zoabi : « L’idée que la comédie peut avoir du sens rencontre de la résistance » par Le Monde »