SIRĀT — LE PAIN PERDU AU CHARBON DE LUIS

Sirāt est l’un des films sensation de Cannes. Electrisant, terrifiant, bouleversant… on aura usé de nombreux adjectifs pour tenter de décrire ce que le dernier film d’Olivier Laxe produit sur le spectateur. Et il faut bien avouer que l’exercice se révèle sacrément compliqué.
Est-ce un roadtrip psychotique ? Une sombre affaire de famille ? Une histoire de rencontre et de marginalité ? C’est en tout cas une expérience ciné unique qui vous promet de vous suivre bien après que la séance se soit terminée.
Alors ? Êtes-vous vraiment prêts à vous perdre (sur le) Sirāt ?

Je ne connaissais pas Olivier Laxe, je n’avais pas prévu d’aller voir son dernier long-métrage, mais le bouche à oreille aura fait son effet. C’est ainsi que je me suis retrouvée devant le grand écran, ne sachant pas vraiment à quoi m’attendre, les seules informations glanées avant la séance se résumant quasi exclusivement à mon éclaireur : “Tu verras, c’est l’un des plus grands films de l’année. C’est incroyablement beau, c’est incroyablement réussi.” Il disait vrai.

Sirāt est un voyage, aussi difficile et cruel que la vie, qui se découvre au fil du récit.
Partis à la recherche de Mar, fille et sœur disparue depuis plusieurs mois, un père et son fils s’enfoncent dans les montagnes du sud marocain, plongés dans l’univers brut et hypnotique de la fête clandestine.
Pour ce père désemparé dans le désert et dans son odyssée, on métamorphosera un pain noir en pain perdu. Un symbole du deuil et de la transformation, un hommage à la quête et à la disparition.

Sirāt est un film immense dont la beauté des paysages arides est saisissante. C’est un film qui vous hante pour ce qu’il raconte sur la vie, sur la mort, sur le deuil. Pour ce qu’il dit de notre monde et de notre rapport à l’autre. Olivier Laxe offre ici un moment de cinéma hallucinant. À découvrir/ressentir en salle, évidemment.

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