“Le meilleur de L’Empire, le pire de l’Empereur”. Voilà comment Ridley Scott (et l’équipe marketing) a choisi de décrire le biopic pharaonique qui retrace la vie, l’ambition et les échecs du fascinant Napoléon.
L’homme qui a fait l’Histoire de France se pose comme un morceau de choix chez les cinéastes. De nombreuses fois porté à l’écran par les plus grands, rarement le personnage a su conquérir le cœur des spectateurs – trop lisse, trop fade, sans relief et sans âme… alors qu’en est-il de la version Phoenix imaginée par le réalisateur britannique ?

La libération de Toulon, les batailles d’Austerlitz et de Waterloo en passant par le sacre impérial : impossible de faire l’impasse sur ces événements majeurs dans la carrière de l’officier corse. Des passages obligatoires donc dans le récit de l’anti-héros, mais des épisodes bien souvent éclipsés par la vie intime de Napoléon qui pourrait bien humaniser le personnage et expliquer sa complexité. C’est le choix scénaristique de Ridley Scott ; faire honneur aux tableaux guerriers sans oublier de mettre la lumière sur la passion qui le liait à Joséphine de Beauharnais.

Si l’idée était intéressante, le manque de finesse et les épaisses largesses historiques n’ont pas laissé beaucoup de place à l’émotion et à la crédibilité de son sujet. Napoléon se résume ici à quelques adjectifs triés sur le volet et le film, à une succession de séquences guerrières sans saveur et à un portrait de bébé capricieux et colérique.

Pour le film épique et irritant de Ridley Scott, on imaginera un étonnant dessert inspiré par une recette anglaise (😏) qui résume parfaitement le sentiment global d’une sortie de séance : un Eton Mess au kaki et à la grenade !

L’Eton Mess de l’Empereur

Une poignée de meringue française à émietter (comme l’Histoire)
20cl de crème liquide entière pour une chantilly douce (comme une romance un rien mielleuse)
Un kaki et une poignée de graines de grenade (pour le caractère militaire)
Quelques branches de romarin (pour le parfum corse)

Commencez par monter votre crème en chantilly en ajoutant, si souhaité, quelques cuillère de sucre glace. Réservez au frais.
Coupez votre kaki en dés, éclatez quelques meringues et préparez vous pour le montage. Rien de millimétré, on part sur un assemblage d’une facilité enfantine, bien loin d’une stratégie ingénieuse et raffinée.
Dans un bol en porcelaine anglais (rien n’est trop beau pour hérissé le poil de Napoléon), on déposera quelques éclats de meringues surmontés de deux généreuses cuillères de chantilly maison. Il suffira alors de parsemer le mont nacré de fruits frais et de répéter l’opération. Décorez le tout de quelques feuilles de romarin qui viendront parfumer le dessert. Quelques minutes au frais avant de servir.

Est-ce parce que nous sommes français que le portrait de Napoléon Bonaparte de Ridley Scott nous apparait si terriblement raté ? Ou simplement parce que nous aimons le cinéma, la cohérence d’un récit et le travail des personnages qui le composent ? Allez savoir… de mon côté, je ne doute pas que la version longue de 4h30 ne saurait me faire réviser mon opinion. Mais je n’aurais sans doute pas le courage de m’en assurer en restant bien éloignée d’un potentiel visionnage ! A tous les (futurs) spectateurs : bon courage, et vive la France !

🔍 À (re)découvrir : Secrets d’Histoire – Comment devient-on Napoléon (2h)