Lorsque j’étais petite, je pensais que tout serait plus simple quand on serait grand. Jean lui, pensait que chaque jour était différent, comme la promesse d’une grande aventure. Et puis les années font mûrir les idées.
Pour contrer sa lassitude d’un paysage toujours identique, pour fuir ses racines et les attentes patriarcales, Jean a choisi de filer faire le tour du monde, sans donner de nouvelles ou presque. Des années plus tard, à l’annonce de la maladie de son père, il revient sur ses terres en Bourgogne, prêt à renouer avec la fratrie et à goûter à l’héritage familial : une transmission de terres, de savoir et de souvenirs.
Jean, Juliette et Jérémie reprennent le domaine. Enfants ils s’appliquaient à reconnaître les arômes du vins et s’exerçaient à l’aveugle. Plus grands, c’est parfois dans le flou qu’ils s’instruisent encore. A quel moment démarrer les vendanges ? Faut-il égrapper le raisin récolté ? Serait-il plus sage de vendre quelques parcelles ? Et comment vivre avec la famille qu’on a, avec celle qu’on construit ? Tout ne dépend pas d’eux. Le temps et les années ont aussi leurs effets sur les médailles qu’on décroche, les fiertés qui arrivent et les erreurs qui enseignent. Avec le trio, on observe, on apprend et on transmet.
La famille comme le raisin font partie des ingrédients sucré et indispensables de la vie. Il peuvent avoir du corps, tâcher, soûler… être doux comme du raisiné :
1 pot de raisiné
1kg de raisin noir mur et sucré
2 poires conférence
un peu de sucre
Egrainez le raisin et récupérer son jus en pressant les fruits dans un torchon. Faites cuire le jus à feu doux dans une marmite. Ajoutez-y les poires coupées finement et laissez cuire. Remuez, écumez et patientez. Laissez réduire de moitié durant 30 minutes environ.
Lorsque la préparation se fige sur la cuillère en bois, le raisiné est prêt.
Stérilisez vos bocaux et mettez en pot (rangés tête en bas pour éviter les bulles d’air) et attendez jusqu’au goûter, jusqu’au dîner ou au petit déjeuner. Le raisiné sera prêt à vous accompagner.
Ce qui nous lie, ce sont les souvenirs et l’héritage. Celui de la fratrie se résume à un immense domaine viticole, à des non-dits et beaucoup de bienveillance. Et le film de Cédric Klapisch se résume en deux mots : une grande cuvée 🙂
C’est un film bourré d’émotions, d’humour et de beauté. On ressort de la salle enivré d’admiration pour cette histoire de famille !
A (re)découvrir : “Ce qui nous lie est là” par Camélia Jordana
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