Si Quentin Dupieux aime dynamiter les différents genres cinématographiques en les amenant vers l’absurde, il n’allait pas s’en priver avec son dernier né, Daaaaaalí ! Oubliez le biopic, le réalisateur mise plutôt sur l’hommage au poil et à l’accent fantasmagorique. S’agirait de magnifier l’extravagance du maître avec une expérience ciné étonnante.
Dalí et Dupieux partagent tous les deux une fascination pour l’étrange et la distorsion de la réalité. Entre le temps mou et les mouches géantes il en faut peu pour nous faire voir un monde inédit ; par la matière ou la pellicule, chacun se plait à surprendre et à interroger.
En l’espace d’un heure de film à peine on s’infiltre dans un univers quasi parallèle dans lequel Dalí est (déjà) un artiste déroutant bientôt poursuivi par une jeune journaliste qui rêve d’écrire son portrait. Scène après scène, ce sont différents visages du monstre sacré qui se dévoilent, tantôt mégalo, tantôt effrayé, tantôt simple époux… 6 facettes interprétées par 6 acteurs.
Comme toujours il ne s’agit pas d’aller trouver le sens mais bien de se laisser emporter par la simple folie qui émane de l’histoire.
Faire simple comme Dalí c’est jouer avec le classique pour le réinterpréter de façon explosive et destructurée. Un nouveau regard, une nouvelle approche.
Prêts à s’essayer à l’exercice avec un pan con tomate révisé ?
Le pan con tomate de l’artiste
Une armada de tomates en tout genre – cerises, grappes, confites, noire, jaune et violette pour les différentes facettes de Dalí
Du pain prêt à être coupé et grillé
Une gousse d’ail pour la saveur
Une tranche de pancetta pour l’amour du gras et des couleurs
Huile d’olive, sel, poivre
Un trait de tabasco
Commencez par préparer vos tomates en réservant un sort unique à chacune :
Les tomates cerises en petits dés façon salsa assaisonnée, la tomate violette en tranche épaisse salée, la tomate noire en tranche épaisse bientôt snackée à la poêle, la tomate jaune râpée pour n’en garder que la pulpe, les tomates grappe façon provençale – rôties au four, et la tomate confite ciselée en filament.
En parallèle, faites griller votre charcuterie au four pour en faire une chips craquante. Emporte-piècez deux tranches de pain, l’une aillée, l’autre grillée et aillée.
Ne reste plus qu’à passer au montage pour construire une tour de couleur :
Une tranche de pain surplombée de votre tranche de tomate jaune découpée à l’emporte-pièce., deux généreuses cuillères de pulpe de tomate jaune, et quelques dés de salsa avant de compléter d’une tranche de pain grillée.
Après les trois premiers états, on poursuit avec trois autres déclinaisons : la tomates snackée sur laquelle on posera la demi tomate grappe rôtie, les filaments de tomates confit et la chips de pancetta.
Arrosez d’un tour de poivre du moulin, d’un soupçon d’une bonne huile d’olive et terminez avec quelques gouttes de tabasco pour l’explosion.
Un mélange de textures fou pour un iconique de la gastronomie espagnole.
Après l’incroyable Yannick, Daaaaaalí s’apparente à un retour aux sources du bizarre pour Dupieux : jouissif et sacrément curieux. À découvrir en salles !
🔍 À (re)découvrir : L’interview surréaliste d’Edouard Baer et de Jonathan Cohen pour l’Obs (7min)
Je n’ai pas aimé ce Dupieux la.
Un Dupieux qui divise beaucoup !