Été 2021, le film La loi de Téhéran créé la surprise avec un très joli succès dans les salles françaises. Le film noir de Saeed Roustaee avait trouvé son public. Complètement conquis. Été 2022, le réalisateur iranien récidive avec Leila et ses frères. Une fresque familiale immense et déchirante, sans doute l’un des plus grands films de l’année.
Loin du milieu de la drogue mais toujours ancré dans la misère de son pays, le cinéaste dresse le portrait d’une famille perdue.
La fille, Leila, semble porter sa famille sur son dos, s’occupant de ses vieux parents malades et de ses frères chômeurs ou arnaqueurs.
Et si leur salut résidait dans la propriété des toilettes d’un centre commercial huppé ? Une image corrosive qui pourrait faire sourire si elle ne faisait pas pleurer. Car rien ne saurait se passer comme elle pourrait l’espérer.
Non loin de son rêve de local commercial se dessine celui de son père qui s’imagine déjà en prochain parrain de sa communauté. Si les deux desseins ne s’envisagent qu’avec l’assurance de nombreuses pièces d’or, la famille n’aura d’autre choix que d’en faire un pour tenter de voir la sécurité ou l’honneur se concrétiser…
On usera d’ironie en imaginant un gâteau d’amour perse pour cette famille impitoyable. Peu aimable mais terriblement savoureuse.
Un gâteau d’amour révisé au format financier pour la famille de l’année :
Une recette signée Ottolenghi à retrouver dans son livre “Sweet”
disponible en détail ici
Portraits de personnages cruels et d’un pays déchirés par la crise économique, Leila et ses frères est une fresque familiale unique. Qu’on lui prête les traits d’un Parrain à la Coppola, d’un Uncet Gems des frères Sadfie ou de toute autre œuvre majeure du cinéma, il y a une certitude : le dernier film de Saeed Roustaee a tout d’un grand.
🔍 À (re)découvrir : Extrait du film, la conversation entre Leila et Alireza (1min)