Okja est une fable fantastique portée par les thèmes de l’écologie, du capitalisme féroce et des maltraitances faites aux animaux. C’est aussi une œuvre qui a fait polémique au dernier Festival de Cannes, production Netflix oblige.
Peut-on nommer « cinéma » des réalisations diffusées en dehors des salles ? Lorsqu’il s’agit d’une création de Bong Joon-Ho, la réponse est plus rapide qu’un temps de chargement sur la plateforme de VOD : OUI ! L’idée originale, la réalisation poétique et les jeux de Tilda Swinton et Jake Gyllenhaal (entres autres) valent bien le visionnage, même loin des salles tapies dans le noir avec grand écran et fauteuils confortables.

Okja, c’est le nom d’un des 26 SuperPig de la multinationale familiale Mirando qui a établi un programme de recherche sur 10 ans. « Avec respect et bienveillance », ils ont proposé à des fermiers des quatre coins du monde d’élever une espèce de cochon gigantesque hors du commun et prometteuse d’un avenir meilleur : un organisme génialement merveilleux, un OGM.
Au terme des 10 ans les SuperPig doivent rentrer à New-York pour la consécration du projet et la présentation au public friand de cette grande avancée scientifique et naturelle. Mais Mija, l’éleveuse et meilleure amie d’Okja n’est pas prête à laisser partir son opulente et gauche meilleure amie, son OGM.

C’est sans compter sur l’ambition et l’obsession de Lucie Mirando, CEO de l’industrie alimentaire, qui prétend résoudre la faim dans le monde et les méthodes de consommations destructrices de l’agro-alimentaire grâce à son génie.

Lucy Mirando fait de l’image et de la réputation sa seule religion. Un projet sera toujours grandiose, un scandale saura toujours devenir un atout. Il s’agit avant tout de paraître et de séduire pour s’assurer les faveurs des consommateurs. Servez leur une épopée bienfaitrice, ajouter lard de la romance avec l’histoire d’une belle petite fille et de sa bête et savourez. C’est bien connu : tout est bon dans le cochon.

Mais au cœur de son projet lisse se cache une véritable bombe. Tremblez, la magnat des OGM pourrait bien mettre à mal notre idéal.

Une gelée tremblotante à la grenade, pour 4 personnes :
30 cL de jus de grenade
1 trait de jus de citron pour l’acidité de la satire
3 feuilles de gélatine de SuperPig, sinon d’origine porcine (défenseurs des animaux, végétariens ou vegans, les gélifiants végétaux font tout aussi bien l’affaire)
1 grenade

Faites ramollir les feuilles de gélatine dans un bol d’eau froide pendant 5 à 10 minutes. Dans une casserole, faites chauffer le jus de grenade et le jus de citron. Essorez les feuilles et plongez les dans la casserole sortie du feu en mélangeant suffisamment pour dissoudre les composants.
Versez dans un récipient et laisser prendre au réfrigérateur pendant 2 à 3 heures.
Récupérer les graines d’une grenade et disposez les sur la gelée.

Enrobée dans un univers fantastique parfois grotesque, la satire de notre modèle de consommation s’apprécie sans réserve. Dans une salle de cinéma ou sur un smartphone, le grand cinéma de Bong Joon-Ho et à la hauteur du SuperPig, super chouette.

A (re)découvrir : « Netflix & Cannes, un problème ? » l’histoire de la polémique par InThePanda