AMERICAN PSYCHO — LE MORNING BOWL DE PATRICK BATEMAN

Adepte de l’art de la paresse, passez votre chemin. Aujourd’hui et pour chaque matin, il est temps de suivre les voies du succès, d’ouvrir ses chakras et d’accueillir la réussite à la manière de Patrick Bateman.
Jeune, beau, riche, heureux et merveilleux (avec quelques mentions à rayer sur la carte de visite de cet homme pas vraiment parfait) American Psycho offre le portrait de l’homme moderne… le plus dérangé :

Il vit dans les beaux quartiers, fait partie de l’élite new-yorkaise, porte des costumes Valentino et s’appelle Patrick Bateman. Parce que son nom ne figure pas parmi les premières informations qui définissent cet homme à l’égo aussi gonflé que ses muscles, on devine aisément l’importance que l’apparence occupe chez lui.
Il suffit d’en juger par sa célèbre morning routine qui nous révèle la coquille :

Pas de jus de citron fraichement pressé accompagné d’une méditation de 15 minutes après un réveil à 4h30 pour le pervers psychotique. On mise sur du rouge du rouge du rouge ! Et une présentation méthodique ultra fancy pour masquer les travers du déconnecté de la réalité :

Le morning bowl de l’illusionniste :
• Pour le bain de sang glacé comme son cœur (ou comme le dirait Patrick…) •
2 bananes et une poignée de fruits rouges congelés, 2 dates dénoyautées, 2 cuillères de yaourt au lait de coco
Dans un mixeur, mélangez l’ensemble pour réaliser un appareil relativement lisse qui constituera la base de votre apparat.

• Pour les toppings tendances du yuppie cupide •
1 poignée de cranberries séchées – clin d’œil à l’Amérique du Nord, quelques cerneaux de noix pour les mille cerveaux des mille visages qui l’habitent, quelques baies de goji – pour stimuler l’énergie vitale, des framboises coupées en plein cœur et du pollen – l’irritant équilibrant et dynamisant
Une fois la base précisément répartie dans le bol, ajoutez vos toppings au millimètre et plongez.

Patrick Bateman est-il narcissique, pervers ou fou ? Il est avant tout le miroir d’une société absurde où les individus sont détachés de toute réalité, superficiels et obsédés par les reflets. Entouré de clones qui prennent soin de porter le même masque, les identités se confondent et la distinction s’opère par l’horreur.
Piégé dans une prison en cristal, l’American Psycho ne survit qu’avec une citation nouvelle version : il me reconnaissent donc je suis.

A (re)découvrir : 20 things you never knew about « American Psycho » (EN) 

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