CHALLENGERS — LE CLUB SANDWICH AU CRABE DE TASHI DUNCAN

Grand écran, tennis et sensualité… un cocktail printanier qui pourrait aisément évoquer le mois de mai, entre le Festival de Cannes et Roland Garros. Il n’en est rien ! Le trio évoqué fait plutôt référence à la dernière réalisation de Luca Guadagnino qui filme avec frénésie et passion une relation triangulaire qui se joue en plusieurs jeux.
En haut de l’affiche, trois jeunes comédiens qui crèvent l’écran et dévoilent une certaine tension ; Challengers promet de jolis rebond et un rythme aussi dynamique que le sport de la manipulation.

Depuis Call me by your Name, le réalisateur italien Luca Guadagnigno n’a jamais caché son attrait pour filmer le désir. Du scénario à la photo, sa pellicule respire la sensualité. Son dernier long-métrage, Challengers, ne fait clairement pas exception.

Tout se joue sur les formes. La rigidité d’un court de tennis, la rondeur d’une balle iconique et les pics d’un triangle amoureux qui fera naitre et basculer certaines relations.
Patrick et Art sont deux amis, deux joueurs qui tombent sous le charme de Tashi, une étoile montante du tennis qui viendra à les obséder l’un et l’autre.
Lorsque celle-ci se blesse dangereusement, sa carrière toute entière et ses ambitions se redessinent. Passant alors de joueuse à entraineuse, elle se consacrera à faire d’Art, un joueur modeste, un véritable athlète du Grand Chelem. Pour remotiver le poulain (et époux) en perte de vitesse, elle le fera participer à un tournoi “Challenger” sans savoir qu’il y retrouvera Patrick, ancien meilleur ami et ancien petit-ami de Tashi… Un match où tout se jouera.

Tashi Duncan n’est peut-être plus sur le court, mais elle demeure au cœur de l’intrigue. Point clé du triangle amoureux et de la stratégie sportive, elle nourrit les ambitions et le désir des deux athlètes soupirants.
Pour elle – pour eux – on imaginera un club sandwich garni de crabe et de citron pour l’étaux qui se resserre, l’environnement nuisible et l’amour de la balle jaune.

Challengers transpire de désir et de manipulations. Sur le court comme en dehors, tout est affaire de tension. Mais à courir d’ellipses en ellipses, à appuyer les enjeux par un excès de musique, on perd en subtilité et enjeu dramatique.
Un film qui n’en demeure pas moins excitant et rassurant quant à l’avenir des blockbusters qui se jouent ailleurs que dans des galaxies lointaines avec super-héros en collants !

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